Spécialisation des fermes, une tendance nouvelle ?

Par le passé, lorsqu’un fermier envisageait de vendre sa production, il devait généralement se rendre auprès de plusieurs acheteurs. Il pouvait ainsi faire sa ronde et vendre à l’épicier, au charcutier, au pâtissier, au laitier et à tous les autres opérateurs de l’économie locale, les différents produits issus de sa ferme.

Le fermier était un fournisseur polyvalent, capable de satisfaire une demande variée.

Aujourd’hui, la production des fermes a radicalement changé. Les fermiers ne sont plus encouragés à satisfaire des demandes diversifiées, mais plutôt à satisfaire des demandes très volumineuses. Plutôt que de consacrer des ressources à une demi-douzaine d’activités, et de multiplier leurs compétences et les contacts de leur carnet d’adresse, les fermiers sont désormais de véritables fournisseurs spécialisés.

En effet, il est plus intéressant pour un fermier de concentrer son agriculture sur un type unique de plantes ou d’élever un type unique d’animaux. Non seulement les mêmes opérations, les mêmes traitements et les mêmes précautions servent désormais pour l’ensemble de la production, mais il peut également mettre en œuvre des stratégies de culture intensive pour avoir un rendement encore plus grand.

La conséquence de ce type d’exploitation agronome, est que le fermier s’adresse désormais à des acteurs de l’économie susceptibles d’assimiler toute sa production. Ce n’est plus l’épicier du coin ou le charcutier, mais les entreprises et autres corporations de l’agroalimentaire qui pourront transformer les tonnages qu’il produit désormais.

Cette situation n’est pas sans inconvénients. Un fermier qui ne parvient pas à écouler sa production en raison de prix bas, ou qui subit les affres d’un pathogène est beaucoup plus vulnérable et financièrement instable qu’un fermier dont la production est diversifiée. Cela dit, lorsque tout se passe bien, le fermier spécialisé gagne nettement plus. Et c’est cet appât du gain qui dicte la démarche.

mh-purity-lite